Phytos Les agriculteurs s’invitent au congrès des maires ruraux
Les adhérents des FDSEA des Hauts-de-France ont profité de la tenue du congrès de l’Association nationale des maires ruraux, le 20 septembre 2019 au Val Joly, dans le Nord, pour manifester leur détermination dans le dossier des ZNT, zones non traitées.
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Pas moins de 300 agriculteurs originaires des cinq départements des Hauts-de-France ont manifesté à l’appel des FDSEA et de Jeunes Agriculteurs de la région, le 20 septembre 2019 à Eppe-Sauvage, sur le site touristique du Val Joly, qui accueillait le congrès national des maires ruraux. 150 d’entre eux s’étaient levés très tôt, à partir de 2 heures ce matin, pour faire le déplacement en tracteurs.
Plus de 45 % de la SAU du département
Les agriculteurs n’ont pas pu accéder directement au site, mais ont pu dialoguer avec une vingtaine de maires, venus à leur rencontre. « Le dialogue a été constructif, ils ont été à notre écoute et ont bien compris notre souhait de nous orienter vers des chartes, commune par commune », explique Simon Ammeux, président des JA du Nord.
Il faut dire que dans un département comme celui du Nord, très urbanisé, la mise en place de ZNT, zones non traitées, autour des habitations aurait un impact très fort. « Une ZNT de 5 m représenterait une surface de 2 575 ha sur une SAU totale de 357 000 ha, précise Claire Petitprez, de la FDSEA. Une ZNT de 10 m correspondrait à une surface de 8128 ha et une ZNT de 150 m, à 161 750 ha, soit 45,3 % de la SAU ! C’est complètement impensable ! »
Dans les jardins des habitations
Aucun des maires qui avaient pris des arrêtés de ZNT au cours des dernières semaines, n’est sorti pour discuter avec les agriculteurs. Le Premier ministre Edouard Philippe, qui était présent sur les lieux, n’a pas non plus accepté de rencontrer les agriculteurs. Seule une délégation a été reçue par le membre de son cabinet, chargé des questions agricoles, Julien Turenne.
« La tonalité des échanges a été la même qu’avec les maires, ajoute Simon Ammeux. Nous avons pu même évoquer avec lui des pistes pour sortir de cette impasse. Compte tenu de la méconnaissance des effets des produits phyto sur la population, si le principe de précaution doit jouer, toute décision devrait entrer dans le cadre d’une déclaration de protection publique. Comme ce sont les habitations qui sont venues dans les terres agricoles et non l’inverse, si une distance doit être respectée ou une haie implantée, c’est sur le terrain donc dans le jardin de ces logements, pas dans les parcelles agricoles. »
Applaudis en traversant les villages
« Même si nous n’avons pas pu accéder directement au site du congrès, nous sommes satisfaits des retombées de notre manifestation, dans les journaux, à la radio et à la télévision », souligne Olivier Fagot, agriculteur près de Lille. « Nous avons aussi constaté qu’en traversant les villages en tracteurs ce matin, nous avons été applaudis par leurs habitants, ajoute Simon Ammeux. Ce qui prouve que le dialogue avec nos voisins n’est pas aussi mauvais que cela. »
Blandine Cailliez
Pour accéder à l'ensembles nos offres :